Quand on se lance dans le zéro déchet, bien souvent, on s’y lance à corps perdu. On veut révolutionner tout notre quotidien et amorcer de nombreux changements simultanément. Cuisine, salle de bain, achats en vrac, produits ménagers et produits cosmétiques maison, garde-robe éco-responsable… Tout y passe ! Ce nouveau mode de vie s’impose dans notre quotidien comme un poids mort. A force de tout vouloir changer en même temps, on s’impose une discipline militaire pour arriver à atteindre des objectifs démesurés.
On s’y perd, on s’épuise à essayer, à trouver une routine ou des alternatives écologiques qui nous conviennent… On souhaite s’y tenir coûte que coûte, alors on s’inflige tout ça sans broncher, au nom de la sacro-sainte écologie. On subit ce que nous avons mis en place. Pourtant, ce n’est pas vraiment pensé pour nous et nos habitudes de vie… Mais on s’obstine quand même. C’est là qu’entre en jeu la charge mentale, la fameuse.
Elle intervient dans notre transition zéro déchet tel un petit diable sur l’épaule. Elle est là, elle ricane, en regardant la charge que nous nous imposons bien malgré nous dans notre cheminement vers une vie plus respectueuse de l’environnement. Si la charge mentale n’est pas détectée à temps, on file tout droit dans le mur et vers le burn out.
Résultat ? On abandonne tout, car nous n’arrivons plus à suivre. C’est la débandade et le rétropédalage. Si tout s’arrêtait là, ça serait plus simple. Mais non. C’est là qu’intervient la culpabilité, car nous n’avons pas réussi à atteindre notre objectif, le zéro déchet à tout prix.
Mon expérience
Ces étapes, je les ai traversées durant ma transition zéro déchet, surtout au début. Je me mettais beaucoup de pression pour ne pas générer de déchets, que ce soit chez moi ou à l’extérieur.
Je me rappelle avoir refusé des soirées au bord du lac avec des amis, pour éviter les déchets liés aux pizzas à emporter.
Je me suis privée de plusieurs aliments pendant des années, sous prétexte que ce n’était pas local. Exit donc banane, avocat, chocolat, etc.
Je faisais beaucoup de trajets en voiture ou en bus pour me rendre dans des magasins vrac, à la boucherie ou à la fromagerie avec mes contenants, pour éviter tous les déchets possibles.
En cuisine, je me suis mis la pression pour tout faire maison coûte que coûte. La fierté était là lorsque je réussissais une recette, mais je culpabilisais à m’en rendre malade si j’avais le malheur de rater un plat. Je me forçais à le manger pour ne pas gaspiller.
Même sur les réseaux sociaux, je faisais attention à bien mettre en scène ce que j’allais publier, pour que tout soit parfait, que rien ne dépasse, ni ne dérange. Poster sur Instagram devenait anxiogène par moment.
Dans la vie de tous les jours, je justifiais mes choix, m’excusais de ne pas faire assez, ou assez bien.
Plus grave, cette charge mentale et cette culpabilité ont mis à mal mon couple, puisque j’étais devenue insupportable pour mon ami, qui à l’époque n’était absolument pas réceptif à l’écologie et au zéro déchet (spoiler alert : il ne l’est pas plus aujourd’hui). Son manque d’implication dans la réduction des déchets de notre foyer avait tendance à m’exaspérer au plus haut point et à créer des tensions.
Comment j’ai réussi à me détacher de cet état
Quand j’ai entamé ma transition zéro déchet, les discours de bienveillance n’étaient pas aussi nombreux qu’actuellement. Je me suis autorisée à relâcher la pression quand ces premiers messages ont afflué sur les réseaux sociaux : quand le bocal de Bea Johnson n’était plus l’objectif à viser et que chaque transition zéro déchet était légitime.
A ce moment-là, j’ai comme vécu ce que j’aurai appelé avant un « suicide écologique » : pendant quelques semaines, j’ai consommé comme la Solange d’avant, sans me soucier de rien. Je culpabilisais toujours un peu certes, mais je m’étais libérée d’un poids.
J’ai pris le temps de réfléchir à ce qui était important pour moi dans ma démarche zéro déchet : réduire les emballages dans mon foyer, oui, mais au point de m’en rendre malade pour y arriver, non.
J’ai alors cherché à changer pour les bonnes raisons, sans me mettre la pression. J’ai alors repris mon mode de vie écolo, à mon rythme et sans m’autoflageller.
J’ai appris à remettre les choses en perspective et à ne plus m’attarder sur les jugements des autres concernant mes éventuelles incohérences dans ma démarche éco-responsable.
A partir de là, j’ai commencé à vraiment prendre du plaisir dans ma transition zéro déchet et à ne plus culpabiliser de ne pas être parfaite. Avant tout, je suis un être humain et je ne veux pas et ne peux pas subir cette charge mentale du zéro déchet parfait à tout prix. Mieux vaut des milliers de personnes faisant du zéro déchet imparfaitement, qu’une poignée le faisant parfaitement.
J’espère que cet article t’aura été utile. N’hésite pas à me partager ton expérience et tes impressions sur le zéro déchet, la charge mentale et la culpabilité.
Si tu as la sensation de subir cette charge mentale et cette culpabilité, n’hésite pas à te faire accompagner dans ta démarche pour ne pas rester seul.e.
Si tu souhaites être accompagné.e dans ta démarche de réduction des déchets, je peux t’aider.
Tu souhaites découvrir d’autres articles sur le zéro déchet ? Visite mes autres articles ou rends-toi sur Instagram.
Une réponse
De mon côté, je m’y lance un pas après l’autre. Dès que je peux changer quelque chose, je le fais, mais tu as raison, il vaut mieux viser le long terme. Un petit peu à la fois !