Tu l’as sûrement vu passer sur Instagram, mais samedi 12 mars, j’ai poussé un coup de gueule au sujet des épiceries vrac dans ma newsletter. Puisque c’est un sujet important et qui mérite d’être lu aussi en dehors de la So’ Zero Letter, j’ai décidé de publier ici le contenu de ladite newsletter.
On va parler d’un sujet très sérieux : les épiceries vrac
Aujourd’hui, la sélection thématique change exceptionnellement de visage, pour prendre la forme d’une Newsletter à mi-chemin entre le coup de gueule et le militantisme écolo… 😉
Mais avant ça, si tu n’es pas familier·ère avec le concept de vrac, je te suggère d’aller lire mon article de blog sur le sujet.
Jeudi, je me suis rendue en ville de Lausanne et j’en ai profité pour aller faire un tour dans quelques épiceries vrac.
Je me suis rendu dans le magasin de Françoise, qui avait lancé en 2020 une campagne de crowdfunding pour financer l’ouverture de Bio Bulk, une épicerie vrac qui prône le bio à des prix accessibles. J’ai pu admirer ses silos en verre, sa tireuse à bière pour des apéros 100% zéro déchet et sa super machine pour réaliser des pâtes d’oléagineux minute.
J’ai notamment longuement échangé avec elle à propos de la baisse de l’attrait du vrac auprès des consommateurs et l’inquiétante diminution de fréquentation.
Ces dernières années, les épiceries vrac n’ont cessé de fleurir et de se développer, partout en Europe et aussi en Suisse. Un gros pic d’activité s’est fait sentir pendant les semi confinements et pendant Février sans supermarché en 2020 et 2021. Mais, malheureusement, tout n’est pas si rose…
En janvier, un article du journal Le Temps relatait les difficultés que traversent les épiceries vrac depuis quelques mois maintenant. En effet, on assiste à une baisse flagrante de fréquentation. Même les habitué·e·s semblent progressivement délaisser les enseignes sans emballages. Cela a pour principale conséquence de voir ces magasins mettre la clé sous la porte, comme les autres petits commerces.
Faute aux géants de l’agroalimentaire ? Flemme ? Priorité ailleurs ? Retour de manivelle du COVID-19 ? Pouvoir d’achat en baisse ? Toutes ces pistes sont possibles.
Est-ce que ça coûte réellement cher de faire ses courses en vrac ?
A cette question, il est difficile de répondre seulement par oui ou par non. Mais voici quelques éléments de réponses.
Avec le vrac, on achète le produit sans le prix de son emballage et du marketing qui va avec. Dans ce prix, il y a donc tout ce qui touche à :
- la production et les coûts de production
- la rémunération du producteur
- le conditionnement en gros volume
- le transport
- la rémunération du magasin vrac (qui doit payer ses charges, son loyer et rémunérer ses employés)
Avec les épiceries vrac, il y a également souvent une volonté de mettre à disposition des produits locaux et bio de qualité bien supérieure à leurs équivalents de grandes surfaces. Cela implique donc un prix d’achat plus élevé pour le magasin vrac, puisqu’il achète au producteur à meilleur prix que les grandes surfaces, et donc, pour rester compétitif et offrir des prix abordables à ses client·e·s, le magasin vrac est contraint de réduire sa marge.
Dire qu’un produit en vrac est cher est faux, puisqu’en réalité, il coûte seulement son vrai prix. Tu veux savoir pourquoi ?
Parce que les industriels et les grandes surfaces ne cessent de négocier des prix toujours plus bas pour des volumes toujours plus grand. Ils s’en mettent donc plein les poches. De plus, il n’y a aucune traçabilité des produits (il n’y a qu’à regarder les étiquettes) ! Pour un même produit, la provenance des ingrédients sera indiquée par la nomination de plusieurs pays, eux-mêmes répartis sur plusieurs continents… A l’inverse, les lentilles ou la farine de ton magasin vrac viendront que d’un seul producteur, probablement pas si loin de chez toi.
Les supermarchés, avec leurs prix négociés au rabais auprès des producteurs, auquel s’ajoute les prix du transport, des emballages, du marketing et leurs marges, ne rémunèrent en tout cas pas les producteurs au juste prix.
Pour illustrer mon propos, un comparatif entre les prix de la COOP et de Bio Bulk a été réalisé par une classe d’une école Lausannoise. Bilan ? Bio Bulk est plus économique ! Pour plus de détail, je te renvoie vers le post Instagram qui relate l’expérience.
Quels sont les avantages d’acheter en vrac ?
On achète la juste quantité de ce dont on a besoin. On peut donc varier notre alimentation plus facilement : on peut acheter 100gr d’un produit si on le souhaite, au lieu d’un paquet de 500gr qui traînera deux ans dans le fond d’un placard avant d’être jeté.
Puisqu’on achète la juste quantité, on peut plus facilement surveiller son budget. En effectuant une rapide comparaison, on peut aisément trouver des aliments en vrac moins chers que dans les grandes surfaces (prix au 100gr).
En achetant en vrac, on évite les emballages qui remplissent nos poubelles. Au prix du sac taxé en Suisse, cela vaut la peine de partir à l’aventure avec ses sacs à vrac et ses bocaux !
Bilan ?
Arrêtons de nous cacher derrière de faux arguments de prix pour justifier le fait que nous préférons la simplicité de pousser un caddie le samedi matin dans une grande enseigne… Qui en plus nous prend pour des pigeons, en justifiant le fait d’avoir des fraises en février sur ses étals, en argumentant que c’est le souhait du consommateur.
Réveillons-nous sur la réelle valeur des choses. Arrêtons de trouver normal d’acheter tout et n’importe quoi à des prix dérisoires ! C’est du FAKE ! On nous vend de la m en barre. Besoin d’une preuve ? Lis le livre Vous êtes fous d’avaler ça, cela remet l’église au milieu du village.
Dans cette société qui va toujours plus vite, où tout est toujours plus automatisé, ralentissons et prenons le temps de (re)découvrir nos commerces de proximité qui se battent pour conserver leur part du gâteau.
Jouons le jeu de donner notre argent à des acteurs qui s’engagent pour la proximité, la qualité et la souveraineté alimentaire au juste prix.
Arrêtons de nous flinguer la santé avec des aliments remplis de chimie et revenons au vrai, au brut. L’alimentation est la première des médecines, et ce n’est pas moi qui le dit !
Bref, je n’ai pas pour habitude de prendre autant position sur un sujet, et encore moins avec aussi peu de filtres. Donc, si tu t’es abonné·e dernièrement à la Newsletter, ne fuis pas ! Promis je ne mors pas ! 😂
Avant qu’on me traite d’extrémiste, je pense qu’une réflexion et une discussion sur ce sujet est nécessaire. Alors dialoguons ! Par retour de mail, message privé Instagram, etc.
J’espère ne pas avoir trop pourri l’ambiance. Mon but ici n’est pas de te faire culpabiliser, mais bien de te faire prendre conscience de certaines choses. Si tu as des questions, je me tiens bien entendu à ta disposition pour te répondre.
J’organise régulièrement des Masterclass pour t’aider à rendre ton quotidien plus écoresponsable. La Masterclass “Manger local et de saison sans se ruiner” répond directement aux problématiques que j’ai énoncé dans ce texte.
Si ce sujet te touche, tu peux transférer cette newsletter à un·e ami·e pour qu’il·elle la lise. La semaine prochaine, je publierai cette newsletter sur mon blog, sous la forme d’un article. Tu pourras donc facilement le partager si tu le souhaites.
Je te retrouve très prochainement pour du contenu exclusif moins plombant.
Solange 🌿
Il est nécessaire que tout le monde prenne connaissance de ces lignes. SI elles t’ont interpelées, n’hésite pas à commenter ou partager cet article.
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